À partir du 3 septembre 1944, un camp de concentration annexe du camp de concentration de Natzweiler existait à la périphérie de la commune de Kochendorf. De nombreux détenus devaient se rendre chaque jour à pied du camp de concentration à leur lieu de travail dans la mine de sel de Kochendorf pour l'équipe du matin ou du soir. Ils étaient alors étroitement surveillés par des hommes de la SS accompagnés de chiens. Celui qui sortait du rang parmi les détenus extrêmement sous-alimentés - par exemple pour ramasser une pomme - recevait immédiatement une raclée de la part des SS. Le retour de la mine après les onze heures de travail était particulièrement difficile. Il arrivait que des détenus s'effondraient par faiblesse. Dans ce cas aussi, les gardiens SS leur donnaient une raclée. Les colonnes de détenus passaient souvent à cet endroit de la Bahnhofstrasse. Les itinéraires ont pu être reconstitués comme suit: KZ (aréal „In den Holzwiesen“) - Holzweg - Riedweg - Amorbacherstraße - Heilbronner Straße - Bergstraße - Bahnhofstraße (nom de l'époque : rue Adolf-Hitler) – mine de sel. Un autre chemin menait de la Heilbronner Straße à la Bahnhofstraße en passant par la Süd- et la Moltkestraße, puis à la mine. À la mine, les détenus devaient broyer des pierres dans les chambres d'extraction de sel et bétonner les sols des halles afin de les préparer pour la production d'armement. Trois équipes sont documentées chaque jour: deux équipes de jour avec 100 (plus tard 250) et 60 (plus tard 300) détenus ainsi qu'une équipe de nuit avec 200 détenus (plus tard 400).
Plan du chemin des détenus (marqué: montée de la Südstraße, Amorbacher Straße) - sera réalisé plus tard
Un garçon de sept ans de Kochendorf observait presque tous les jours comment les détenus qui revenaient au camp de concentration avaient beaucoup de mal à monter la côte au bout de la Südstrasse, car ils étaient épuisés. Les soldats SS auraient alors à chaque fois frappé les prisonniers. Pour les détenus qui s'effondraient, les SS auraient fait transporter une charrette à bras avec deux roues, raconte le témoin oculaire. Les détenus qui ne pouvaient plus marcher auraient été transportés sur ce chariot.
Dans l'Amorbacher Straße, une jeune femme de 18 ans à cette-époque-là, originaire d'Oedheim, qui rentrait de son travail à Neckarsulm, a vu un détenu s'effondrer. Un soldat aurait d'abord pointé son fusil sur l'homme à terre, puis, sans tirer, l'aurait écrasé dans le fossé à côté de la route. Plus tard, le corps aurait été récupéré. Ces faits se seraient déroulés à la fin de la guerre, en mars 1945.
Dessin Wisniewski: des détenus du camp de concentration traversent le village de Kochendorf